Directeur d'un site industriel, Philippe Lemesle est en pleine tempete. Alors qu'Anne, sa femme, demande le divorce apres vingt-cinq ans de mariage et deux enfants déja grands, le quinquagénaire doit procéder a une nouvelle vague de licenciements. Exigée par la maison mere américaine pour rassurer les actionnaires, la purge pourrait mettre en péril la santé de ses salariés, mais aussi la pérennité de son usine. Tandis qu'il réclame aux différents chefs de service une liste de possibles partants, Pierre assure aux représentants syndicaux qu'aucun plan social n'est a l'étude... Pression et mal-etre Reformant a l'écran le couple Lindon/Kiberlain qu'il avait déja réuni dans Mademoiselle Chambon, Stéphane Brizé plonge une nouvelle fois - apres La loi du marché et En guerre, ou il incarnait respectivement un vigile de supermarché et un syndicaliste - son acteur fétiche dans les méandres impitoyables du monde du travail et de l'entreprise. Il braque ici sa focale sur les sacrifices de l'épouse pour accompagner la carriere ascendante de son mari et sur la pression que ce dernier subit face aux injonctions moralement insupportables que lui impose Claire Bonnet-Guérin (Marie Drucker), la directrice de la filiale française dont il dépend. En contrepoint, ce drame social poignant donne aussi a voir le mal-etre psychique du jeune fils des Lemesle (Anthony Bajon), épuisé par les exigences d'un parcours scolaire d'excellence, seul a meme d'ouvrir les portes les plus prestigieuses de la "mondialisation heureuse".