Été 1984. Alors qu'ils descendent en voiture dans le sud-est de la France pour les vacances, Rex et Saskia, un jeune couple de Néerlandais, s'arretent sur une aire d'autoroute dans les environs de Nîmes. Avant de reprendre la route, Saskia passe acheter des boissons a la boutique, et se volatilise sans laisser de traces... Rex, fou d'inquiétude, la cherche en vain. Il n'a pas aperçu ce quadragénaire a l'air insignifiant, affublé d'un faux plâtre, qui rôdait autour de la pompe a essence en quete d'une femme a enlever... Apres trois longues années de quete infructueuse, Rex a refait sa vie mais garde la meme obsession, presque maladive : savoir ce qui est arrivé a sa compagne d'alors. A plusieurs reprises, il est contacté par Raymond, le ravisseur, qui lui donne rendez-vous, prétendant savoir ce qui est arrivé a Saskia. Dans la gueule du loup Avec ce film singulier et injustement oublié, thriller psychologique au scénario redoutable d'intensité mais sans effusion de sang, le réalisateur George Sluizer confronte deux obsessions dans un étrange jeu du chat et de la souris. La quete de vérité de Rex, qui le rend pret a tout, y compris a se jeter dans la gueule du loup, s'efface bientôt devant l'étrange fixation de celui qui devient peu a peu le personnage central : un homme a l'apparente banalité (Bernard-Pierre Donnadieu, magistral). Ce professeur de chimie, et pere de famille adoré par ses filles, explore avec une tranquillité dérangeante son identité de sociopathe. Entre ces deux hommes habités par la mort, la lumineuse Johanna ter Steege incarne une Saskia a la bouleversante pulsion de vie, bien plus qu'une victime anonyme. Fort du succes de L'homme qui voulait savoir, le cinéaste néerlandais réalisera quelques années plus tard un remake américain de son film (La disparue, avec Jeff Bridges), qui en dévoiera pourtant le spectaculaire dénouement...